I.1.1- Qu’est-ce qu’un OTC
La découverte des Oxydes Transparents Conducteurs (OTC) remonte au
début du vingtième siècle, quand Bädeker [1,2] a constaté que les couches
minces d’oxyde de Cadmium (CdO) déposées à l’intérieur d’une chambre à décharge
luminescente était à la fois conductrices et transparentes. Cette première
observation a donné naissance à un thème de recherche nouveau qui demeure après
un siècle un sujet d’actualité. De nombreux matériaux OTC sont apparus ensuite,
citons en particulier In2O3, SnO2, ZnO, Cd2SnO4,
CdSnO2, In2O3 :Sn (ITO), ZnO :Al,
SnO2 :Cd, SnO2 :F, CdInOx, In2O3 ;F…etc.
L’obtention de tels matériaux, présentant un bon compromis entre
transparence à la lumière visible et bonne conductivité électrique, constitue
un enjeu industriel important. Ces OTC sont des matériaux très utilisé, car
beaucoup d’applications recherchent cette combinaison de la transparence
optique avec la conductivité électrique. Quelques-unes de ces applications sont
listées ci-dessous :
-
Ecrans
plats, fenêtres anti-gel, fenêtres réfléchissants la chaleur (bâtiments, four,
etc…), miroirs et fenêtres électrochromiques, écrans de contrôle tactiles,
protection électromagnétique, dissipation des charges électrostatiques.
-
Cellules
solaires : comme contact avant à travers lequel la lumière doit passer à
fin d’entrer dans la cellule solaire.
I.1.2- L’utilisation des OTC comme anode
Les oxydes transparents et conducteurs (OTCs) les plus étudiés en
tant qu’électrodes dans les cellules solaires organiques sont principalement
l’oxyde d’indium dopé à l’étain (ITO), l’oxyde d’étain dopé au fluor (FTO) ou
encore l’oxyde de zinc dopé à l’aluminium (AZO). Aujourd’hui,
l’ITO demeure le plus utilisé en raison de ses excellentes propriétés optiques
et électriques, comparé aux autres OTCs. Cependant, il présente des
inconvénients comme la rareté de l’indium, son coût très élevé (dans les
cellules solaires, une anode en ITO représente environ 50% du prix du
dispositif), ses propriétés mécaniques peu adaptées à l’utilisation de
substrats flexibles, ou encore des techniques de dépôts destructives pour
les matériaux organiques (chauffage du substrat ou recuit thermique à haute
température).
Des travaux avec une architecture
tri-couches ITO/métal/ITO ont permis d’améliorer considérablement le compromis
conductivité/transmission et de diminuer significativement la quantité d’ITO
nécessaire. En utilisant l’argent (Ag) comme couche métallique intermédiaire
(10 nm à 16 nm), la transmission des électrodes ITO/Ag/ITO varie entre 80% et
90%, avec des valeurs de résistances carrées comprises entre 4 et 15 Ω/sq [3,4]. D’autres métaux comme le cuivre (Cu) et l’or (Au) ont aussi été
utilisés [5,6] : une transmission de 88% avec une résistance carrée de 6 Ω/sq
est obtenue en utilisant une couche de 16 nm de Cu [7], une transmission de 76%
avec une résistance carrée de 20 Ω/sq est obtenue en utilisant une couche de 20
nm d’Au [8]. L’utilisation des électrodes ITO/métal/ITO dans les cellules
solaires organiques a permis d’améliorer les rendements grâce à une
transmission optimale dans le domaine d’absorption de la couche active [9]. En
ce qui concerne la rareté de l’indium, il est vrai que l’utilisation de films
très minces d’ITO dans une structure tri-couches permet de réduire
considérablement la quantité d’indium, mais une pénurie de l’indium est tout de
même prévisible à moyen terme. De plus, le coût de l’indium est très élevé avec
la percée du marché des panneaux photovoltaïques de CIGS (Cu(In,Ga)Se2). Ces
éléments d’ordre économique incitent à chercher des nouvelles électrodes
conductrices et transparentes sans indium.
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